Historique de Charles CUSSON


Avant l'Atla
Charles CUSSON est né le 30 Janvier 1935 à Gennevilliers (Hauts de Seine). En 1947, il a 12 ans et c'est un passionné d'automobile sans le sou qui essaye de réaliser des modèles réduits. Il habite Antony près de chez Jacques Durand, qui, compatissant à son égard, lui donnait des pièces rebutées qu'il réusinait sur les machines outils de son père. Ne trouvant pas la piste circulaire de Cachan passionnante, bien que les vitesses atteintes avoisinent les 200 km/h. De 1948 à 1950, il met au point un système de direction mécanique permettant de faire circuler des modèles réduits sur la piste du vélodrome du stade de l' U.S. Métro à la Croix de Berny. Les radio-commandes n'existaient pas à l'époque. Jacques Durand s'intéresse à ce système mais ne poursuit pas, la réalisation de pistes étant trop lourde. Voici 3 photos de modèles réduits construits à partir de pièces rebutées. Il s'agit d'une Disco Volante Alfa-Roméo, poids 5kg, vitesse 100-110 km/h, moteur 10 cm3. (cliquer sur les photos pour les agrandir !)


La période Atla
  Compte tenu de ce qui précède, c'est tout naturellement qu'il s'intéresse au projet de Jacques Durand de réaliser une voiture concurrente de l'Alpine. Jacques Durand ayant découvert les vertus du polyester stratifié. Pendant les vacances scolaires de Pâques 1957, il réalise la structure métallique du moule de l'Atla. Cette opération lui rappelle d'ailleurs une anecdote forte pour lui car il failli passer de vie à trépas. En effet l'exiguïté de l'atelier-cave de Jacques Durand ne permettait pas de descendre le gros poste à souder électrique que son père lui avait prêté. Lors d'une manoeuvre sous la pluie et dans la cour pavée le capot de protection des bornes est tombé sur celles-ci et a mis le poste à la masse. Tétanisé, il sautait comme un cabri cramponné au brancard du poste sous le regard amusé de Jacques Durand qui ne comprenait pas la situation. Il ne dut son salut qu'à la perte d'équilibre dans les escaliers d'accès à l'atelier-cave. Oui, le maître modèle et le moule de l'Atla ont bien été réalisés dans la cave comme le veut la légende !!! Ci-dessous, deux photos du moule de l'Atla.


De Juillet à Septembre 1957, il réalise le châssis dans les locaux de son père pour lequel deux solutions avaient été envisagées :
  • Moteur à l'avant et boite-pont à l'arrière pour équilibrer les masses comme sur la photo ci-dessous.


  • Conserver la disposition d'origine plus simple, c'est cette solution qui sera retenue.
  • La solidité du châssis roulant a été testée dans les fondrières du Bois de Verrières. La fabrication de la première coque et l'assemblage se sont fait naturellement dans les locaux de son père. Autre anecdote, Jacques Durand et Charles Cusson étaient tellement pressés d'avoir la première coque qu'ils ont voulu forcer la polymérisation de la résine en chauffant avec des rampes infra rouge. Mais la cire qui isole le gel-coat de la surface du moule a fondu et la coque est restée collée au moule sur la partie avant à leur grand désespoir. Le prototype a fait ses premiers tours de roue à Antony sans lunette arrière.



    Le prototype terminé, Jacques Durand, peu soucieux des contraintes économiques et tout étonné de cette réalisation est parti. L'épisode Jean Schwab s'étant terminé. Jacques Durand était disponible pour une nouvelle aventure.

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    La période Séra
    Une filiale du groupe ferroviaire ARBEL avait réalisé un prototype de voiture à transmission électrique sans pouvoir en faire la mise au point définitive car sûrement trop novateur compte tenu des techniques de l'époque. M. Arbel a trouvé certainement intéressant la réalisation d'une petite voiture de sport ce qui lui permettait vraisemblablement de donner une suite à l'activité de l'atelier de la rue de Villiers.

    La période Acpa
    En 1959, Charles Cusson réalise avec un ami Albert Come une berlinette à moteur Peugeot 403 double arbre à cames en tête avec une boite-pont 4 vitesses dérivée des tractions avant Citroen.

    en essai dans le virage des deux ponts à Montlhéry

    Jacques Durand avait acquit une expérience et fabriquait des accessoires. Charles Cusson avait un prototype mais il fallait financer. Pour ce faire, ils créent la S.A.R.L. ACPA (Atelier de Carrosserie Plastique Automobile) en Novembre 1962 dont l'activité première était la réparation des voitures à carrosserie plastique comme les Alpine, DB, Bonnet, Matra et la réalisation de plastification de camionnettes (pour les poissonniers par exemple) et la fabrication d'accessoires.
    La ligne du prototype existant n'étant plus tout à fait au goût du jour car vieux de 3 ans, il est réalisé un nouveau modèle pour lequel il avait été prévu deux versions :
  • avec une mécanique Panhard
  • avec une mécanique Peugeot 404.
  • Les photos ci-dessous montrent le maître modèle en plâtre avec deux versions de capots pour pouvoir placer les différentes mécaniques.


    Cette photo montre la voiture vue du dessus.


    Le pare-brise provenait de la Renault Floride.
    Les points de vue divergeaient notablement sur l'orientation commerciale. Charles Cusson pensait qu'il fallait faire des voitures avec un maximum de puissance pour avoir de bonnes accélérations. Pour se démarquer de ce qui était fait, à l'époque, d'autant plus que nous n'avions pas d'autoroutes comme maintenant et que les dépassements sont un problème sur les autres routes.
    La divergence de point de vue, le peu d'enthousiasme de Jacques Durand pour les activités essentielles autres que les prototypes, la venue de Raymond Gaillard ont fait que la sarl A.C.P.A. a été sissoute en Décembre 1963. Jacques Durand est parti avec les moules pour l'aventure Arista, Charles Cusson a conservé deux coques dont une a servi à faire la voiture Acpa Peugeot.



    Les caractéristiques de l'Acpa Peugeot sont :

    Châssis
    La partie avant du châssis reprend des éléments du compartiment moteur de la 404, le reste du châssis est réalisé en caissons en tôle pliée pour les longerons en bas de portes et le support du pont suspendu.
    MOTEUR
    Peugeot 404 suralimenté avec compresseur volumétrique Constantin 6-13.
    TRANSMISSION
    Boite de 404 avec pont suspendu dérivé de Ford (les Ford étaient équipées de jantes de 13'' alors que Peugeot était en 15'' ce qui permettait de 'tirer' plus long à moindre frais).
    TRAINS
    Le train avant Mac Pherson de la 404 a été conservé mais équipé de freins à disques avec 2 pinces de freins Bendix sur chaque roue.
    Le train arrière est à bras oscillants tirés, les freins sont à tambour accolés au pont.
    L' Acpa Peugeot a 30.000 km mais n'a stupidement pas été immatriculée à l'époque "bénie" où il était encore possible de jouir d'une certaine liberté sans être englué dans des réglementations de toutes sortes.
    La photo montre le sigle ACPA en creux dans la fonderie du nez de calandre.


    Sur la vue arrière de l'Acpa, on peut lire ARPA (Atelier de Réparation Plastique Automobile). Il s'agit de la S.A.R.L. qui a continué les activités d'Acpa sans la fabrication de voitures et qui a servi de base logistique pour la réalisation de monoplaces de formule Renault en 1968. Cette monoplace à châssis-coque plastique préfigurait les structures actuelles.
    Acpa Panhard Arista
    Le modèle vert en photo sur le site a été fait à Antony. Le dessin général du châssis est celui que l'on trouve sur les DB, Sera, CD, à savoir un T en tube rond de 130 mm de diamètre avec un caisson en tôle pour la fixation du train avant. Le châssis était directement dérivé de la Sera. Les trains et la suspension sont ceux des Panhard PL17.

    Remarque : toutes les photos de cette page ont été réduites pour des raisons de taille et de temps de chargement. Cliquer dessus pour voir les originaux, et utiliser le bouton « Précédent(e) » de votre navigateur pour revenir.

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